L’automne des merveilles de Lila
Il était une fois, dans un petit village entouré d’une grande forêt, une fillette nommée Lila. Lila adorait l’automne plus que toutes les autres saisons.
Quand les feuilles devenaient dorées, orangées et rouges comme des flammes dans le vent, elle sentait que quelque chose de magique s’éveillait autour d’elle.
Un après-midi, alors que la pluie tombait doucement derrière les vitres embuées de sa maison, Lila tenait dans ses mains une tasse chaude de chaï latté à la cannelle. Les épices semblaient danser dans l’air comme de minuscules esprits parfumés.
— “Mmm… L’automne a vraiment un goût de réconfort !” pensa-t-elle en soufflant sur la mousse.
Mais ce jour-là, quelque chose d’extraordinaire se produisit. Une feuille jaune, tombée d’un grand chêne, se mit à briller et à taper contre la vitre. Toc-toc-toc.
Intriguée, Lila ouvrit la fenêtre. La feuille s’envola dans la pièce et, à sa grande surprise, prit la forme d’un petit bonhomme-feuille avec un chapeau pointu fait de brindilles.
— “Bonjour Lila !” dit-il d’une voix craquante comme du papier sec. “Je suis Feuillou, messager de l’automne. Viens avec moi, nous allons voyager dans la saison des merveilles !”
Avant même qu’elle puisse répondre, son fauteuil se transforma en citrouille géante à roulettes. Lila s’y installa, tasse encore chaude dans les mains, et whoooosh, la citrouille fonça hors de la maison, traversant la pluie sans se mouiller, comme si les gouttes glissaient dessus en éclatant en petites étoiles.
La forêt automnale s’ouvrait devant elle, illuminée par des milliers de lanternes-citrouilles suspendues aux branches des arbres. Les feuilles virevoltaient comme des papillons dorés et chantaient des chansons de berceuse.
— “Ici, tout est vivant à l’automne,” expliqua Feuillou. “Les feuilles dansent, les citrouilles parlent, et même la pluie joue du tambour sur les toits pour accompagner la fête.”
En effet, Lila entendait la pluie chanter une mélodie joyeuse, rythmée par le vent qui soufflait comme une flûte.
Soudain, un énorme chat roux apparut, aussi grand qu’un canapé. Il portait une écharpe tricotée en laine de nuages.
— “Monte sur mon dos, petite amie !” ronronna-t-il. “Je t’emmène jusqu’au palais des feuilles !”
Lila, émerveillée, grimpa sur le chat avec Feuillou. En traversant la clairière, elle vit des familles de citrouilles vivantes préparer des tartes qui flottaient toutes seules dans l’air. Les tartes dégageaient des parfums de cannelle et de vanille qui réchauffaient le cœur.
Quand ils arrivèrent au palais des feuilles, Lila découvrit une grande salle où chaque feuille d’automne devenait un vitrail lumineux. Le sol brillait comme un tapis de lumière, et au centre, un trône de branches accueillait la Reine Automne.
Elle avait des cheveux de pluie argentée et une robe faite de feuilles qui changeaient de couleur à chaque mouvement.
— “Bienvenue, Lila,” dit la reine d’une voix douce comme le craquement du feu. “Chaque année, nous cherchons un enfant pour nous rappeler que l’automne n’est pas seulement la fin de l’été, mais un monde de confort, de beauté et de rêves.”
La reine tendit sa main. De sa paume sortit une petite lueur en forme de cœur.
— “Ceci est une étincelle d’automne. Garde-la précieusement, elle te rappellera toujours la chaleur d’un foyer quand il pleut dehors, l’odeur des citrouilles et le goût des épices.”
Lila serra la lumière contre elle. La salle se mit à tournoyer, les feuilles se changèrent en pluie d’or, et en un instant, elle se retrouva… dans son fauteuil, devant la fenêtre, sa tasse de chaï latté encore fumante.
Était-ce un rêve ? Peut-être. Pourtant, au creux de sa main brillait toujours une petite étincelle dorée, comme une flamme minuscule.
Lila sourit. Elle savait désormais que chaque automne cachait un royaume secret, et qu’il suffisait d’écouter le vent, la pluie et les feuilles pour l’entendre chanter.
Et depuis ce jour-là, l’automne devint pour elle la plus belle des saisons, celle du réconfort et de la magie.
🌙 Fin.

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